Ecart de compétitivité et coût du travail
En pleine négociation sur la réécriture de la réglementation du travail, la direction de la SNCF, évalue à 20 à 30% (mesurés comment d'ailleurs?) l'écart de compétitivité entre la SNCF et les entreprises ferroviaires alternatives. Elle attribue opportunément tout cet écart au coût du travail.
Dit avec moins de précaution: la concurrence entre les entreprises du secteur serait affaire de concurrence entre leurs salariés. L'emporterait le compétiteur qui saurait appliquer le moins disant social.
Loin de moi l'idée de négliger le coût du travail. Encore faut-il le remettre à la place qu'il mérite.
Pour rester dans la course, quand le travail coûte cher, il faut qu'il soit intensément (et intelligemment) utilisé, et que pour un volume donné de production de services, il en soit moins consommé.
De fait, sur ce terrain, comparée à d'autres grands opérateurs européens, la SNCF est loin d'être exemplaire: à réglementation du travail constante, elle pourrait consommer moins de travail et moins de capital. Et, conséquence plus que cause, se redévelopper plutôt que se replier sur des noyaux durs aussi fuyants que l'horizon.
Ceci adresse directement la façon dont elle gère ses grands processus industriels de création de valeur, en particulier tous les processus majeurs qui, bien maîtrisés, permettent de "faire des grandes rivières avec des petits ruisseaux.".
C'est d'abord de sa gestion industrielle inadaptée que Fret SNCF est mort, pas de son coût du travail. C'est de cela aussi que la branche Voyageurs peut un jour mourir.
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