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Des processus de création de valeur au modèle économique

10 Septembre 2014 , Rédigé par Patrick Charpentier Publié dans #En savoir plus, #Modèles organisationnels

Les mécanismes de création de valeur (les grands processus-métiers) sont génériques. Ils ne sont pas de l'ordre du choix:

-les acteurs du marché naissent et interviennent autour d'un ou plusieurs de ces mécanismes,

-tous les mécanismes doivent être assurés, par un acteur au moins, pour que le transport ferroviaire puisse exister,

-tous les acteurs d'un même métier mettent en œuvre le même mécanisme: celui-ci est universel, consubstantiel au métier, invariant; ce qui différencie les acteurs d'un même métier n'est pas le mécanisme lui-même, mais leur degré de maîtrise de ce mécanisme.

Les acteurs du marché se différencient également par leur modèle économique. A la différence des mécanismes de création de valeur, ce dernier est de l'ordre du choix, le degré de maîtrise des métiers en est d'ailleurs un déterminant essentiel. Nous qualifions de modèle économique le modèle générique, affiné, d'un ou de plusieurs métiers. De multiples géométries d'intervention sont en effet possibles:

-S'agissant des métiers de gestion de flux (Venividi et Ferroviaire des Eaux), un acteur du marché est soit  entreprise de réseau, soit entreprise de point à point.

-Une entreprise peut intervenir sur un seul, ou sur plusieurs métiers.

-Pour chacun, elle peut circonscrire un champ précis d'intervention, c'est-à-dire un sous-marché du métier: par exemple, une entreprise de type Venividi, peut se spécialiser sur le transport de céréales, ou des véhicules automobiles neufs, sur l'ensemble de l'Europe; une entreprise de type Ferroviaire des Eaux peut se spécialiser sur les trains  desservant exclusivement les ports de Rotterdam et d'Anvers, etc.

-Par définition, les entreprises de réseau intégrées exercent tous les métiers [62]. Pour autant, cette position ne les contraint pas à tout faire sur tous les métiers. Pour peu qu'elles conservent les bonnes masses critiques sur chaque métier, elles ont en effet la possibilité de choisir parmi de multiples combinaisons métiers, marchés et territoires. A titre d'illustration, elles peuvent être Venividi sur toute l'Europe, Ferroviaire des Eaux en Europe du sud, et Driver Power Services seulement en France.

 


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[62] Les opérateurs historiques sont à la fois entreprise de réseau et entreprise intégrée. Mais une entreprise de réseau n'est pas systématiquement intégrée:

- un opérateur peut être Venividi sur l'Europe entière, sans exercer d'autres métiers: il est donc entreprise de réseau (sur le réseau des flux de wagons), mais n'est pas intégré verticalement. Etre ou ne pas être entreprise de réseau, s'apprécie donc métier par métier.

- Réciproquement, une entreprise intégrée n'est pas systématiquement de réseau. Sur une chaîne verticale de métiers, elle peut se satisfaire d'un marché particulier. Par exemple, un opérateur peut être verticalement intégré, donc tout à la fois Venividi, Ferroviaire des Eaux et Driver Power Services, mais exclusivement sur quelques point à point de transport combiné.

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J
le problème du fret c'est que les métiers du haut de la chaine de la valeur (la logistique, etc) intéressent tout le monde, et que personne, sauf exceptions ciblées, ne s'intéresse au bas de celle ci: à la conduite, à l'infra.<br /> La SNCf est donc historiquement condamnée à assumer des métiers sans lesquels les autres ne pourraient exister, mais sans en être rémunérée à leur juste valeur
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